La Bâtisse et ses origines

Au Moyen Age, cet endroit, nommé « La cardeux » à cause de la présence d’un tisserand, n’est pas aussi étendu qu’aujourd’hui. Il faut attendre la fin du XVIIIème siècle pour qu’une riche famille de St Sauveur fasse ériger sur le terrain un imposant ensemble, composé d’une poterie à la pointe du progrès, une tuilerie et une manoeuvrerie (ferme).

Une grosse bâtisse est ainsi construite et servira d’habitation et d’atelier au potier.
Le nom de la « cardeux » disparaît progressivement, remplacé par celui de la Bâtisse.
Ici se sont succédées des générations de potiers comme les Cagnat, puissante dynastie du nord de la Puisaye.

Au XIXème siècle, Alexandre Cagnat sera même sacré « roi des potiers », il était capable en effet de réaliser plus de 600 pièces dans une journée. Son fils, Louis, s’attache, sa vie durant à conserver La Bâtisse en l’état de fonctionner et modernisera l’activité en 1930.

Aujourd’hui, son gendre François Solano, héritier de cette tradition et d’un savoir-faire de plus de quatre siècles, fait de la Bâtisse un musée qu’il souhaite transmettre aux générations futures ; Le site se voit même décerné le label d’Entreprise du Patrimoine Vivant.

La dynastie des Cagnat

La vie de la famille Cagnat retrace à elle seule une page entière de l’histoire de la poterie en Puisaye.

Depuis le XVIème siècle, cette dynastie a donné près de 12 générations de potiers. 51 potiers se sont transmis, de père en fils, la magie des gestes et les secrets d’un savoir-faire authentique.

Au début du XXème siècle, Louis Cagnat, le fils, prend la relève et transforme la manufacture telle que vous la visitez aujourd’hui.

François Solano, son gendre est le 52ème et dernier potier de cette grande lignée mais Louis-Eric, son fils, a su diversifier l’activité en créant l’entreprise SOLARGIL et fait désormais connaître la Puisaye dans le monde entier au travers de son argile incomparable et de ses ocres de grande qualité.

François Solano : de l’Aragon à la Puisaye

D’origine espagnole, né à Esteban de Litéria en Aragon en 1921, Francisco Solano Colet suit des études aux Beaux-arts de Barcelone. En 1939, Franco est au pouvoir et Francisco quitte alors l’Espagne, en pleine guerre civile.

Arrivé en France, il est interné au camp d’Argeles sur Mer. La guerre mondiale est déclarée et Francisco est appelé à combattre dans l’armée française. Fait prisonnier par les allemands, il s’évade et intègre le réseau auxerrois « Résistance » avant de rejoindre le maquis en Puisaye. A la fin de la guerre, il épouse la fille de Louis Cagnat et devient lui-même potier.

Aujourd’hui, il est l’héritier de cette puissante dynastie. Maire de Moutiers pendant 29 ans, il est chevalier de la légion d’honneur, Croix de guerre et officier des palmes académiques.

La médaille du tourisme lui a été décernée à titre spécial pour la chaleur de son accueil, la passion pour son métier et l’amour de sa région.